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Le marché du transport en Espagne

07/10/2021

La majorité des entrées et sorties de marchandises d’Espagne sont effectuées par le pavillon espagnol (56,5% des entrées et 61,5% des sorties). C’est loin d’être le cas dans tous les pays selon le CNR (Comité National Routier). C’est la raison pour laquelle alertgasoil considère ce marché comme fort potentiel de développement.

Déjà présente sur la péninsule ibérique par le biais de plusieurs clients comme Mendy, Stef ou prochainement Derichebourg, l’Espagne est clairement une destination de choix à travailler.

Le transport routier extérieur s’effectue presque exclusivement avec l’Europe, les principales origines et destinations étant les pays les plus proches : France, Portugal et Allemagne, qui représentent plus de 50% du transport routier international total.

Qu’est-ce qui rend le marché espagnol si attrayant ?

L’environnement économique est l’atout majeur de ce marché. En effet, le secteur des transports représente 2,9% du PIB espagnol (la Communauté de Madrid est la région qui détient le PIB le plus élevé d’Espagne), et 94% des tonnes transportées le sont par la route, selon les données de l’Observatoire des Transports et Logistique en Espagne.
Le fait que ce pays soit dépendant du TRM, montre que la relation entre la mobilité nationale et le PIB, positionne l’Espagne en tant que pays avec la plus grande intensité dans ce type de mobilité.

Le saviez-vous ?

Ce constat pousse l’Etat à l’embauche dans le TRM. Par exemple, l’Université privée Camilo José Cela, propose un diplôme universitaire post-baccalauréat en quatre ans pour former des experts techniques polyvalents aux métiers du transport et de la logistique.

L’Espagne a décidé entre 2012 et 2020 de mettre en œuvre une politique s’apparentant à l’organisation d’une chaîne logistique (PITVI : Plan de Infraestructuras, Transporte y Vivienda), où les connexions entre modes de transport sont privilégiées, afin de fluidifier les échanges de marchandises et les déplacements des voyageurs à l’échelle nationale et internationale.

D’un point de vue logistique, l’Espagne a mis les moyens dans la construction, création et rénovation des routes nationales car le réseau routier espagnol atteint 14 021 km de voies rapides et d’autoroutes. Ces derniers chiffres positionnent l’Espagne parmi les pays européens les mieux équipés.

La question de l’environnement se pose très fortement en Espagne. Comme en France, le Gouvernement espagnol a eu accès aux fonds de la Politique Régionale de la CEE (communauté économique européenne) via le FEDER (le Fonds européen de développement régional ou FEDER est l’un des fonds structurels européens). Il vise à renforcer la cohésion économique et sociale au sein de l’Union européenne en corrigeant les déséquilibres régionaux, financements grâce auxquels l’Espagne peut poursuivre son action de construction d’autoroutes.

Quels freins peuvent compromettre le développement en Espagne ?

Le type de régime politique de l’Espagne actuelle est le suivant : L’Espagne est un royaume, une monarchie parlementaire. Donc, le roi est le chef de l’Etat et le chef des forces armées mais le pouvoir législatif est de la responsabilité des “Cortes Generales” (autrement dit du Parlement) qui assume la majeure partie de la responsabilité législative et du gouvernement.

Autre complication, les conventions collectives sont décidées à l’échelle d’une communauté autonome. Par exemple, chaque communauté autonome possède ses propres jours fériés.

Il est donc très complexe de créer un planning entre l’Espagne et les autres pays européens. En effet, la distance et la barrière de langue rendent les livraisons délicates logistiquement que ce soit au niveau de la formation, de l’assistance, de l’organisation ou encore du suivi.

Règlementation locale et européenne

Il y a en moyenne une dizaine d’heures de route entre les sites français et espagnols.

Ces dernières années, l’Espagne a connu une forte hausse du prix du carburant et des péages sur certaines autoroutes qui entraine une augmentation des coûts d’exploitation. C’est donc un souci pour beaucoup de transporteurs indépendants qui ne répercutent pas forcément cette hausse sur leurs clients.

La Fédération nationale des associations de transport d’Espagne (FENADISMER) signale que les délais de paiement dans le secteur du transport routier de marchandises étaient en novembre 2020 de 85 jours en moyenne, restant ainsi bien au-dessus de la période pré-COVID (78 jours). Elle précise que 72% des clients des transporteurs ne respectent pas la loi sur les délais de paiement et 36% payent à plus de 90 jours.

D’un point de vue légal, le secteur du TRM est aussi beaucoup affecté par les retards législatifs. Effectivement, le consensus nécessaire à l’approbation du Paquet Législatif de la Mobilité (promu par la Commission Européenne) n’a pas encore été obtenu alors qu’il devrait favoriser la concurrence loyale et les droits des transporteurs et conducteurs (professionnalisation de l’accès aux transports légers, réglementation du cabotage, du détachement des travailleurs, des périodes de repos, ou le caractère obligatoire du tachygraphe numérique…).

D’autre part, l’entrée en vigueur du règlement relatif à l’Organisation des Transports terrestres, initialement prévue pour le 1er janvier 2019, a été retardée en raison des changements politiques qui ont marqué le pays, et les intentions du gouvernement ne sont pas tout à fait claires.